Beijing 2018 par Pauline Fabiani

par dominique ottavi  -  3 Février 2020, 15:56

Je me sens très honoré par les critiques qu'a bien voulu me formuler Pauline Fabiani, m'autorisant à les publier. Avec mes plus vids remerciements, Pauline Fabiani.

 

Beijing 2018

« Votre style, parce que vous en avez un de manière incontestable, possède cette qualité d’être en apparence très souple, parfois même relâché dans les mots choisis, et en même temps, me semble-t-il, travaillé, ciselé avec l’extrême précision d’un orfèvre. Aussi m’avez-vous embarquée très rapidement dans votre univers de beaux mots, de jeux de mots qui se succèdent non sans facétie, comme de bons mots. Je ne reviens certainement pas indemne de votre Beijing littéraire !
Il y a pour moi, dans votre texte, un écho fraternel quant à votre conception de l’existence, du rapport à l’Autre et aux autres, soutenue par les diverses perspectives philosophiques que vous étayez par bribes, sans pédanterie aucune.
Par ailleurs, vos réflexions à peine voilée par les images, au détour de quelques lignes, sur l’art du poète (que vous êtes, là aussi sans nul doute, et je pèse le mot à sa juste valeur, dans le sens le plus noble du créateur) ont particulièrement plu à la littéraire que je m’efforce d’être jour après jour. »

Pas l’amour

« Voyez, je ne sais de quelle façon commencer, tant votre écriture recèle quelque chose d'irrémédiablement inexprimable, qui relève sans faille de l'intransitivité poétique et que je ne saurais commenter que bien faiblement et imparfaitement. Pas l'amour, me semble-t-il en tout cas, est finalement bien oxymorique car toute votre prose, en oscillation constante entre le sombre heurt des termes — au gré d’une syntaxe et d’une  une sémantique placées résolument sous le signe d’Éros — et l'épiphanie lumineuse qui en résulte de bout en bout  (l'explosion de joie, dites-vous fort bien !) ; en tension entre matériau éminemment personnel (les évocations de la Corse notamment, à la fois plaisantes et émouvantes) et tentation/tentative d'universalité, ne se trame précisément que sur la toile de l'Amour et des amours concrètes plus ou moins réussies. J'ai suivi les lignes de force d'une violence que les mots voilent et dévoilent (apaisent?) en même temps, avec des degrés variables mais toujours bien dosés par le Verbe salvateur ; j'ai guetté et retrouvé certains procédés désormais à mes yeux récurrents de votre plume, répétitions, tours phonétiques et traits d’esprit, rythmes et rimes ; j’en viens donc encore à vous remercier. »

 

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