Stances à Rio Di Maria

par dominique ottavi

Stances à Rio Di Maria

Il revient de loin, assis sur ses mains, qui écrivent. Dans les yeux, une façon de lueur d’ailleurs, avec des anges au milieu. La trompette n’a pas sonné, ni la sonnette de l’entrée. On reste entre soi, entre inconnus, un peu de guingois, beaucoup de retenue, en haillons, mais retenue quand même. Au passage, on flanque un coup de pied dans le ballon abandonné dans l’herbe mouillée. La fiancée, à ses noces, n’est pas venue. Les bans avaient pourtant été correctement publiés… heureusement qu’il reste du poil à gratter ! Et Rio rit aux éclats devant ces amours mort-nés, qui n’en finissent jamais de mourir. Lorsque ma vie était docile… frémissante et non bouillante ! Si tu vas à Rio, appelle-moi, même en pleine nuit : l’instant doit durer, plus que le temps d’un claquement de doigts pour redonner le top du tempo à venir, inventé au fur et à mesure, ce qu’on appelle improviser, aller à la rencontre, sans à priori ni priorité, sans corset, sans affidés, ni applaudir à la moindre facétie, juste aller au-devant du monde, humble et décidé, nageant dans la lumière, à la Saint-Glinglin des mouches, des réverbères, de l’eau sans cesse sur les mains, qui noie l’écrit et le papier…
Ode à Rio, si tu vas à Rio (bis… facile, mais tant pis, j’assume…)
Il m’a du reste fallu, à un moment, passer par une sorte de secte de petits profs, petits fonctionnaires, ayant des avis sur tout et n’écoutant jamais qu’eux-mêmes. Que Dieu me damne, ils ne l’emporteront pas au paradis, ni en enfer du reste : l’enfer, je me le garde, la porte est condamnée…
Je te salue, Rio, en tes œuvres, et tes frasques. Indubitables.

Je t’aime toi t’aime
Plus que le temps et l’aime
Des amants muets.

Éloges à la joie
Qu’on confine les remords
Les regrets de même.

Que voulez-vous dire ?

Qu’il y a des personnes
-sont-elles bien des personnes?
Capables de disparaître
Sans un mot
Pour

-apparemment quoique ! -
Toujours.
Grand bien leur fasse
Belle éternité
Définitive
Ainsi que l’est
L’éternité...

Longs draps de la vie
Qui battent dans le vent gris
C’est juste midi.

Des tripotées d’anges blonds
Soufflent sur le feu
Au Pavillon des Lépreux.

Dans la geôle d’If
Remontant le temps qui reste
Il s’ouvre à son âme.

Saperlipopette
Odyssée à vos genoux
Puis boire la tasse.

Entre chien et loup
Les signaux que je t’envoie
Pris par l’indistinct

 

© dominique ottavi. Tous droits réservés

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