Carlos 1

par dominique ottavi  -  13 Mars 2017, 10:23

Je n'avais rien à ajouter, que les marguerites qui tressautent cordialement et lentement, toujours sur place. Faire du surplace et déceler entre les lames du parquet de vieux trombonnes gisants, modèle réduit, qu'aucun aspirateur n'a pu déloger. Je prends ma peau de serpent, l'enfile consciencieusement et pousse la porte, la clé des champs dans ma menotte, pensant encore à tous ces enfants dont les poignets s'entrechoquent sous le serment échangé des forfaitures admises, jusqu'au moindre klaxon (aujourd'hui on dit "avertisseur" pourtant ce qu'il faut dire n'est jamais sûr, j'en sais quelque chose, moi qui sans cesse tâtonne à l'intérieur, me cognant à des cloisons meubles et qui s'effritent à leur rythme.) Tu ris, je sais pourquoi, c'est que je t'ai promis la lune et la lune prend son temps, le temps de se donner à toi. Alors tu souffles des bulles qui s'envolent dans le ciel du printemps et tu regardes. Tu regardes au loin et quand elles éclatent, ça te fait du bien, pas plus avancé, non, mais quand même réjoui, coeur de guingois. Les chats du reste s'en moquent, les tatoués, les fleurs des champs aussi au mitan de la ville qui bat de l'aile, qui bat des ailes. Il est beau le dégoût qui finit par te reprendre de jouir. Du coup, tu files au bout de la ligne, les oreilles bouchées, les paumes tendues vers l'insolite, qui n'est pas un ciel, non, ni un horizon... La médecine n'est pas une science exacte, les cals dans ta main non plus. Tu peux bien te curer les ongles avec application, la chanson te fera toujours payer au centuple son poids de passion. Fallait pas, claquant des dents, chanter ainsi dans l'aube. La neige lasse, ça ne te fait ni chaud, ni froid, l'accordéon et tout ça, tu vois ? A midi, j'arrête !

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