Privé
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Le plus petit dénominateur commun vient d'être privatisé sans pitié, ni état d'âme : il le fallait, on n'avait que trop attendu. Les parties communes, on attendra un peu. Les communs, quant à eux viennent d'être nettoyés au Karcher : ça a pris des jours, vu la merde accumulée. Monsieur le Préfet avait bien pris en amont les arrêtés nécessaires, et s'est élevé à la télévision contre les quelques rares individus criant au scandale sur la voie publique, qui venait d'être privatisée aussi : mais enfin, regardons de nos yeux : quel bonheur de voir, témoignant de la vitalité retrouvée de notre économie, toutes ces terrasses sur les trottoirs, débarrassés enfin de leurs mendigots et de leurs couche-toi-là, tous ces étals, ces commerces florissants, qui font la joie des gens, ces chalands...
Les individus en question, a-t-il rétorqué, n'ont -ils pas toujours eux mêmes revendiqué, haut et fort, la nature privée de leur pensée, de leur courrier, de leurs options philosophiques, de leurs lectures, de leurs écritures et même de leur sexualité, ce qui est tout de même, vous en conviendrez, un comble, dont on est tout prêt à les priver ?