L’Almanach du Garde-Côte numéro 11
L'Almanach du Garde-Côte n° 11
Chagrin chafouin ne t'mène pas loin, pas plus loin que la frontière de tes cils où s'engrangent les larmes et les sourires. Tu revenais de loin, et je le savais bien. On n'a pas permis ni prévu, ni programmé de retour à soi, puisque les lézards à la queue coupée ne rentrent jamais chez eux, au bercail, à la niche. J'ai revue celle qui répondait au surnom de Falbalas. Ell était vieille, transie de froid, à l'orée de la forêt. J'aurais juré que c'était toi la responsable de tout ce farfouillis même pas drôle. On m'a assuré que non. Aujourd'hui j'y pense encore et je ne bouge pas, ne remue plus d'un poil. Les écureuils de la maison voisine ont obtenu leur droit de passage. Il a fallu payer. M'ont demandé à moi, pauvre sans le sou que j'étais déjà. Dans le détroit, le torpilleur a hésité, l'hésitation de trop: le voilà bel et bien à présent coulé par le fond. Qu'en dois-je conclure? On ne m'a pas laissé le choix, j'ai donc pleuré de bonne foi, sans sourciller.`
© Dominique Ottavi