Pensum pensif

par dominique ottavi  -  3 Mai 2018, 02:39

La poésie est gratuite : elle n’a rien à dire d’autre qu’elle-même. C’est pourquoi la chose exprimée et son expression sont inséparables. Comment traduire autrement qu’en opérant une transposition – hasardeuse certes ! dans la langue de destination. Une équivalence ? Non pas une traduction au sens propre – traduction/trahison !- mais une déportation, un grand transport, un déménagement où à l’arrivée la maison est à la fois différente et la même, tous meubles changés, en leurs couleurs mais pas les locataires, ni leur âme, tous les objets changés en leurs contours, mais pas le cœur des choses.

Je ne sais si en soi la poésie est traduisible ; ce que je sais c’est que sa traduction en est nécessaire, ne serait-ce qu’à mon profit. Sans les traductions/adaptations, je ne connaîtrais pas Shakespeare, Whitman, Ginsberg, Hamsun, Shi Nai'an, et tous les autres… dont j’ignore les langues. Ceci exposé, les connais-je vraiment, véritablement ? C’est là qu’intervient la notion de véritable confiance obligatoirement accordée au traducteur.

Les poésies qui « résistent » le mieux à la traduction, à mon sens, sont celles qui sont immédiatement comprises, reçues, intégrées par lectorat populaire, loin de toute dérive intellectuelle.

 

 

 

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