Musique

Ils enseignent la gloire des morts, la rhétorique des vaincus. les laissés pour compte de la vertu. La meute des singes se balance de branche en branche, sûre de son fait, de sa victoire, par elle prévisible et définitive à ce qu'elle en dit, au Cabaret des dupes et des bonimenteurs, qui grignotent, comme ils peuvent, à tous les râteliers. Nous voici sous le boisseau de l'idiotie candide, néanmoins cruelle. Nous nous nourissons d'insipide et d'infâmie. Le jour pourtant finit toujours par se lever, les océans par se remplir, tandis que nous poursuivons benoîtement tous notre course hallucinée vers le vide. Trois fois sur le métier... nous connaissons la suite inéluctable, à moins que je ne sais quel deux ex machina s'en vienne de nuit limer les fers des roues des machines à bras. Il ne reste plus longtemps. Mais qu'on ne s'inquiète pas : nous rions sous cape même si nous versons des larmes devant, au grand jour de l'hypocrisie. Jamais Ulysse en ses errances n'imagina un tel fatras de colères, de soumissions, de maltraitances... ô la belle espèce animale que le genre humain !

Mais nous avons nos caches, nos souterrains, nos itinéraires de sortie à l'air libre et nous ne nous lamentons jamais de rien, ni de tout. Juste nous aiguisons nos armes de toute la force de nos coeurs et nos esprits vont à la pêche pendant ce temps : nous les avons congédiés puisque le coeur suffit ! Ce coeur que nous avons en commun, qui bat la chamade et qui bat la mesure, tel le tambour de nos combats, la rhétorique de nos délivrances, l'inspiration des justes choses, justes pensées, justes réponses, la pure poésie de l'engagement

... Nous ne renonçons pas. Jamais ! Allez ! Musique !

© dominique ottavi. 12 novembre 2017