Récapitulation, pour ne pas capituler

par dominique ottavi  -  24 Août 2017, 09:55

Les hommes qui meurent
En guenille ou dans la soie
Aucun alibi.

Je n'avais rien dit
à la lune dans son nid
cinq oisillons gris

Un deux trois
La route s'étire
Le temps rétrécit
Et les saisons meurent
Plus vite
Qu'elles ne naissent.
La paix profonde
Qu'il y a
A s'éprouver
A s'accepter
Éphémère filant
Telle une étoile d'août
Un peu cabossée certes
Mais vaillante
Toujours.
Toujours.

L'homme de la lune
est bâti de bois précieux
il connaît les nombres

Mieux vaut un troupeau
de bulldozers affamés
qu'un marin à quai

 

Les belles photos
Ont une fin
De loup

 

Tu n'étais qu'une ombre, et cette ombre était pleine de lumière...

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La fin de la pluie

S'introduit sans crier gare

Juste éconduite.

Les pattes de mouche
à pas feutrés sans compter
le tour du cahier.

Y'a un temps pour les oiseaux
un autre pour les poissons
mais pas pour t'attendre.

Le petit chapeau
du clown rigole tout seul
loin des projecteurs.

 

Les estrades obscures
Où l'on se bouscule
À qui mieux mieux.

 

J'ai marché lentement
Jusqu'au jour
Je ne t'ai pas trouvée
Et je continue de
Pleurer.

 

Je ne vous veux aucun mal
Je ne vous veux
Que le vent

 

Une poignée de cigales
Un litre d'innocence
Ne jamais plaider coupable
Tourne à gauche toute
C'est le moment
L'instant est sur les dents
Et toi sans importance.

 

Mon plus grand chagrin
N'a pas fait d'histoire
L'est parti matin
Faisait ni chaud
Ni froid
S'en est allé comme ça
Ni narquois ni quoi
Ni rien
Rien

 

Et puis nous irions
Malaxés d'illusions
Sur la ligne droite
De nos délires
Insupportables
Insupportés.

Ma jeunesse ne fut qu'une journée
Peur de ne pas bander comme il faut.
Et finalement ca bandait !
Toujours.

 

Perdu d'avance
De connivence avec ceux
Qui l'avaient à l'encan
Prédit
O mes mignons
Comme vous êtes trop choux !

 

Je remonte au front
Désarmé
Le sourire aux lèvres
Je ne ferai pas de quartier
Maintenant est le temps de la guerre.

 

C'est un voyage
Sans péril
Un voyage consciencieux
Il faut mesurer le mesurable
expulser l'innateignable
Nous ne sommes pas ici pour l'exploit
Le dépassement de soi
Fouiller dans les documents les archives la paperasse
Nous sommes là uniquement
pour accompagner
Les process en cours
Dont nous ne saurons rien
Et c'est tant mieux
N'êtes vous pas heureux ici?

 

J'étais à cheval
Sur le portillon
Qui me séparait du train
Pour l'avenir
Je n'avais pas de ticket
Juste le désir
Je suis
Sans encombres
Passé
Maintenant j'y suis.

 

Ne vous affolez pas les filles
La vie n'est pas encore terminée
Les belles que vous adorez
Ont fichu le camp
Les beaux aussi
Les laides laids attendent
toujours un coup de fil
Vous, n'attendez rien
Soyez vous-même jusqu'à l'épure
Jamais trahis jamais trahies
Ne rien faire jamais pour plaire
Jeanne était comme ça
Donc en phase avec elle-meme
Et du coup elle plaisait
Elle plaît
Elle nous a dit
Il faut se plaire
Avant de plaire à l'autre
plaire à l'autre n n'est pas le but
Se plaire à soi, oui.
Je t'aime.

 

Je regarde le silence
Je me tais en cadence
L'innommé est dans le garde-manger
La lune déjà s'est rabougrie
Elle reviendra par les pentes
Ses hanches
Ses seins
Que je caresserai patiemment
Afin que progressivement
Elle revienne à elle
À ce qu'elle se doit d'être
Pour honorer son nom de lune
Ma pleine lune
Mon plein amour.
Et lorsque tu disparais
C'est que tu m'aimes encore.

 

Marie,
Où que vous soyez
cet après-midi
Je pense à vous
Votre douceur
Votre chaleur
Vos bras tendres
Et précis dans l'attente
Comme dans la présence
Votre infinie présence
Marie
Mère de mon coeur
Et
De mon espoir
Toujours renouvelé
Marie
Mère.

La merde, la pisse, le sang
Les petits pâtés de sable de l’enfant
L’aveugle, le sourd, le cerveau intact
Lucidité confondante,
La merde, la pisse, le sang
Nous n’irons plus à Valparaiso
Juste au coin de la rue
La merde, la pisse, le sang
Qui nous font le coup du pendu
Glauque et claudicant
Un peuple à l’agonie
Mais en dentelles
Il ne faut rien brusquer
La lumière à travers le vitrail
Et le bouleversant travail
Quotidien d’être, de rayonner
La merde, la pisse, le sang
Je dérobe les clés
J’ouvre
Mon cœur s’envole
Comme l’aronde
Rejoindre ses congénères du rêve
La merde, la pisse, le sang
À genoux j'ai encore insulté la nuit les grands rideaux blancs
Qui se déchirent
Se défont
Les petites marionnettes...
La merde, la pisse, le sang
J'ai le désir de contrevents, de vantaux, de bottines souples,
Les vantards pérorent encore
Lui, avance à petits pas
Se dit :
Je contourne
Ou je ne contourne pas ?
Pour finir
Il se prend par le bras
Et il y va.
La merde, la pisse, le sang

 

À genoux j'ai encore insulté la nuit les grands rideaux blancs qui se déchirent se défont les petites marionnettes...

 

J'ai eu l'envie de contrevents, de vantaux, de bottines souples. Les vantards péroraient.

 

Un peuple à l'agonie, mais en dentelles. Il ne faut rien brusquer.

 

je me souviens, c'est ma culture : la salon de musique d'Alep ??? Qu'en est-il aujourd'hui ? J'avais un rêve de paix et de silence, avec ces quelques notes égrenées dans le matin... ce sera pour une prochaine vie, peut-être...

 

Jusqu'à quel point de non-retour devras-tu te hisser
Pour pouvoir enfin renoncer à mourir ?

 

C'est le moment de finir de finir
De recommencer à commencer
De voler de l'avant en rasant
Les échelles d'incendie, les portes de secours
Les aires d'atterrissage pour hélicoptères malades
De déchirer en lambeaux les voiles du soleil
De défoncer les portes dérobées sans effrayer les couturières de l'indécis
Ni les robots ménagers de l'âme...

 

Je ne parlerai plus au vent
Je ne parlerai plus à la pluie
Je ne parlerai plus au soleil
Et devant la montagne je demeurerai mutique
Mon ami Pascal est Mort
Pour toujours.
Il continuera à vivre
Dans mon coeur.

 

À chaque voix
qu'il m'est donné d'entendre
Je reprends vie
À chaque voix
Qu'il m'est donné d'écouter
je me décide
À chaque voix
qu'il m'est donné d'aimer
En chemin
je me remets.

 

Là tout applaudit
Ici tout se réjouit
Malgré le sang les larmes
L'injustice généralisée
La joie est la seule réponse à l'horreur
La joie voulue convoquée décidée
Quoiqu'il arrive
La joie.

 

© dominique ottavi.

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