Votre voix

par ©dominique ottavi  -  16 Novembre 2015, 12:02

Votre voix

Ils ont effacé les traces... C'est un secret, une étincelle qui palpite de s'égarer dans ce clair-obscur indéterminé où chassent les esprits aux corps quittés. Je ne sais plus si la feutrine se repasse ou bien si les belles robes de la Princesse sont feutrées. Le bateau va de l'avant, le navire condescend. Je m'accroche à tout ce qui brille et je polis mes antiquités avec soin, patience et passion retenue. La prison est en flammes. On attend les avions. Les petits bonhommes du Vendredi Sage remontent la colline en sifflottant, quand soudain une improbable tempête boréale envahit l'espace-temps. Nous ne sommes, au mieux, que des candélabres. Finissons de rire, juste avant les larmes du bonheur triste ou de la tristesse heureuse. J'aimerais finir ma lecture de ce livre avant que l'invasion ne soit confirmée. C'est vrai que j'avais mangé la commission parce que la mer avait répondu à temps à toutes mes sollicitations. Il n'y a plus à planter de bâtons, à lancer au hasard les objets contondants, à confondre le bien et le mal, à s'illusionner sur notre condition d'esclaves, ni à procèder à des plantations d'arbres pour être bien sûrs d'avoir raison. Et puis la gymnastique de la trahison ne présage rien de bon aux muscles, ni aux tendons. Une détresse qui plane dans un ciel pistache, avec des couleuvres. Qu'allez vous transmettre au Grand Ordonnateur? Vous n'imaginez tout de même pas qu'il ira vous croire sur votre bonne mine? Allons, soyez moins impatiente et laissez les pleins se délier, calmement, confortablement. Je vous mets au défi de me laisser vous bénir. Un trou dans la mer, qu'on m'y jette ! Que je ne revienne plus ! Le bateau c'est comme un sommeil, puissance mille, c'est à dire sans rêve, sans espoir, ni appréhension, sans peur, sans crainte autre que celle de devoir revenir.

S'abîmer à tout jamais !

© dominique ottavi. Tous droits réservés

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