éternité
il avait déserté depuis longtemps
il pensait que le firmament
était une entreprise d'import-export
là-bas, très loin, par delà les nuées
il n'affranchissait plus son courrier
et n'oblitérait non plus son destin
c'était une question de convenance
pour lui
et peut-être d'insouciance
quelque chose de léger, quoi
qui le dispenserait d'avoir à vivre sa vie
mais sa vie était là
obtuse et obstinée
elle n'en faisiat pas des tonnes
mais ses phrases étaient ourlées
il repense maintenant à tous ces automnes
ses phrases automatiques
ses propres gestes téléguidés
il dit : "je vais à présent me reposer"
mais le repos le délaisse
il dit : " c'est normal, c'est compréhensible"
et personne ne comprend
même pas lui
c'est son bout de vie dans le vent
qui lui dit : " ce n'est pas terrible, mais c'est ainsi. Tu n'as plus qu'à te réjouir. Bonne chance.
Et la chance tu l'as,
de toute éternité"
© dominique ottavi
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