Et du monde
ET DU MONDE
Petite sœur des marécages
Le roi bleu s’en est allé
Désolé, rien n’est oublié, tu peux me croire
Tu as beau pleurer dans le noir
La neige t’emportera
Toi, ton charme et tes larmes
Moi je fourbis mes armes
En tirant sur mon cigare, dans le noir
T’en fais pas, tes gammes, petite
Prendront pour roi le voyou
Le malfrat sans foi de ton choix, Noémie
Ton yoyou au loin qui coule
Faudra plus compter sur moi
Pour danser sur tes noires
Faire le beau sur tes blanches
Malgré tes longs doigts charmants, dans le noir
Faudra pas, pas t’inquiéter
Je me serai absenté
Seulement quelques petites années, en silence
Une petite éternité
Accroché, étourdi
Aux essieux de la vie
Sans payer, sans manger
Epargné et sauvé, et sauvé
Me voilà dans Zanzibar
Ma dernière chemise est sale
Petit jour, les yeux pleins de ciel, et puis quoi ?
Qu’ai-je trouvé, que ma mémoire ?
Des milliers de kilomètres
Sans trouver une route
Aller au bout de la terre
Pour y retrouver mes doutes, intacts, là
Les années ont passé
La caravane vient de partir
La nuit tombe sur le désert vide, je suis seul
Entre les dunes et ma solitude
Je trouverai le nombre
Je trouverai le chiffre
J’arracherai l’esprit
Au ventre de la lettre, et du monde
Je trouverai le nombre
Je trouverai le chiffre
J’arracherai la lettre
Au ventre de l’esprit, et du monde…
Novembre 1982 Nice
© dominique ottavi
Daniella 01/04/2014 00:13